Explications et commentaires de Laurent Clere concernant l'emmagramme du 23.12.98 à 12 h UTC ci-joint :

"J'ai rajouté les flèches en rouge pour matérialiser l'élévation d'une bulle d'air dans la masse d'air considérée. La courbe à retenir est celle en trait foncé, qui représente la température de la masse d'air libre (loin de tout relief) en fonction de l'altitude, effectuée par radiosondage (ballon sonde).
Le réseau de lignes obliques en pointillé représente la diminution de température en fonction de l'altitude selon le gradient adiabatique sec (1°C tous les 100m).
Une bulle d'air s'élève dans la masse d'air tant qu'elle est plus chaude que l'air environnant. La vitesse d'élévation est également fonction de l'écart de température entre cette bulle d'air et l'air environnant".

    1°) A 200m d'altitude, la bulle n°1 se détache du sol à 7°C et s'élève dans la masse d'air en perdant 1°C tous les 100m (gradient adiabatique sec) et vient buter sur une couche d'inversion de température (la température augmente avec l'altitude). Elle s'arète donc à 800m d'altitude, à une température de 1°C. Il n'y a plus d'écart de température.

    2°) Toujours à 200m d'altitude, la bulle n°2 se détache du sol à 10°C et s'élève dans la masse d'air en perdant 1°C tous les 100m et vient buter sur une deuxième couche d'inversion. Elle s'arête à 1300m d'altitude, à une température de -1°C. Le taux de montée sera rapide (gros écart de température) jusque vers 800m (première couche d'inversion) puis ralenti au dessus (écart
de température moindre). En vol, on remarque que les thermiques qui crèvent une couche d'inversion sont violents dans les basses couches, et tout se calme une fois la couche d'inversion passée. Bref, ce jour là, vue l'importance de la deuxième inversion, aucune chance de voler en thermique plus haut que 1300m. Attention, ce sondage est effectué à Lyon. En général, la courbe se
décale vers le haut dans les hautes vallées alpines.

    3°) Le cas de figure n°3 est purement théorique et a peu de chance de se présenter car cela suppose que l'air soit très sec pour ne pas condenser avant 4000m d'altitude. Et de toute façon, pour que le thermique soit exploitable, il faut qu'il monte plus vite que notre taux de chute. Or le point n°3 correspond à environ seulement 2°C d'écart au départ à 2500m. Et moins l'écart
de température est grand, plus la bulle d'air va se mélanger facilement à l'air ambiant et donc se disloquer.